Né le 12 octobre 1957 en France, le jeune Serge Clerc passe sa scolarité à remplir de dessins et de graffitis ses cahiers d'écolier, laissant à peine de la place dans les marges pour ses cours, et à lire Spirou, Tintin, Pilote ou Pif le chien ainsi que les comics underground américains.
(Il est tombé par hasard à 6 ans sur un coffre au trésor, à la cave, rempli de Akim, Bleck le rock, Zembla ou de vieilles BD au parfum de moisi des éditions Mon journal... Il sait dès cet instant qu'il sera dessinateur.)
En 1975, à 17 ans et plutôt que de passer son bac, Serge Clerc arrive à Paris, engagé à Métal Hurlant par Jean-Pierre Dionnet. Ce journal mythique marquera les années 1980 avec sa culture bande dessinée, science-fiction rock et polar. C'est l'époque fabuleuse de l'explosion de la BD adulte.
Influencé à ses début par Moebius, il crée les 1ères bandes dessinées rock avec Philippe Manoeuvre, puis ses héros préférés, Phil Perfect et Sam Bronx, dans des histoires à l'humour déjanté emplies de bruit, de fureur et de brumes d'alcool.
Il collabore en même temps à Rock'n'Folk, au New Musical Express de Londres et à Player au Japon.
Avec ses amis Yves Chaland, Ted Benoit et Joost Swarte, qui revisitent la BD de leur enfance dans la "ligne claire" pour en dynamiter les codes, il affine son style inspiré autant par le graphisme des années 1920 à 1950 que par Jijé et le style "Atome". "Utilisons le passé pour aller vers la modernité !" a dit l'un de ses camarades.
Dans les années 1990, il travaille également pour la publicité et la presse ; Télérama, l'International Herald Tribune, Libération, etc.
Le Journal, paru en 2008 chez Denoël Graphic, raconte sur 250 pages l'épopée Métal Hurlant. Après Spirou vers la modernité, un livre graphique, et les intégrales Phil Perfect et Rock, voici le troisième volume consacré à la science-fiction.
Aujourd'hui, vaguement adulte, Serge Clerc passe son temps dans les expositions et dans les bars à exercer son regard, à expérimenter de nouveaux styles, à accumuler des tonnes d'études, de scénarios et de projets.
Il déteste la vodka tiède, aime les bons vins, les livres, et pense que son humour sera compréhensible par l'homme de taille moyenne vers 2037.
Il est toujours à la recherche du "beau pli d'pantalon", de la "pin-up parfaite" et de la "ligne simple", "une simplicité qui coûte rien moins que tout", comme disait T. S. Eliot.